PETIT CON(OM)TE DE FAITS!
Le vilain petit zéro.
Le
texte qui suit n'est pas dans mes habitudes mais, vous l'avez
peut-être remarqué, deux amis se sont, provisoirement
j'espère, éloignés. Ils étaient assez
virulents avec l'actualité, toujours avec humour. Je les
aimais bien et en humble et modeste hommage je dédie ce petit
conte à Alain Maigne
et à Le Parcheminé.
Il
était une fois, il n'y a pas très longtemps, une
famille de ZERO qui avait fait son nid sur une branche desséchée
d'un arbre de Hongrie. Le nid n'était pas bien grand, les
zéros nombreux. Bousculé alors qu'il se penchait sur le
bord, le plus petit des zéros fut projeté hors du nid.
C'était le plus vilain des zéros, petit, malingre, mal
fichu.... Il chuta sur une feuille pleine de chiffres.
Quand
il s'approcha les chiffres le repoussèrent, le UN l'aurait
bien pris pour faire la dizaine mais les autres chiffres lui dirent
qu'il cesserait d'être un chiffre pour devenir un nombre et le
UN renvoya le vilain petit zéro!
Le
petit zéro tomba dans les pages d'un abécédaire.
Il chuta sur le K comme Karcher, il n'eut que le temps de se sauver
avant d'être lessivé et culbuta sur le P comme Police.
Les matraques le manquèrent de peu! Sa fuite le mena sur un
tapis rouge dans la cour du palais du Président.
De
nombreuses personnes passèrent sans le voir. Puis vint le
Président qui, ayant les yeux plus près du sol que ses
collaborateurs, aperçu le petit zéro.
Il
le prit entre ses mains et demanda: « Que fais-tu là
petit zéro? » « Je suis, répondit
le petit zéro, tombé de mon nid sur une feuille de
chiffres qui m'ont chassé... » « Je les
connais, dit le Président, ce sont les chiffres sauvages de
Bercy! » Un instant de réflexion, il ajouta:
« Pourtant quand on sait les manier on peut en faire
n'importe quoi et leurs faire dire ce qu'on veut... Et ensuite
qu'as-tu fait? » « Je suis tombé sur le
K, ensuite sur le P.... » « Ho! ho!, dit le
Président, je sais: le Karcher et la Police... Les lettres de
la place Beauvau. Je savais les faire obéir et la Police faut
savoir la prendre... Tu as réussi à éviter les
matraques? Oui! puisque tu es toujours rond!... Allons petit zéro!
Je veux faire quelque chose pour toi, que désires-tu? »
Tout
en parlant le Président s'était dirigé vers son
bureau aux meubles précieux et dorés. Le petit zéro
demanda: « Je voudrais que mes frères puissent
avoir un bon emploi! » « J'ai, répondit
le président, plein de mesures à prendre, tes frères
y trouveront leur place! » Et il se mit à écrire:
Augmentation du pouvoir d'achat..............................................................0%
Augmentation du SMIG.............................................................................0%
Augmentation des retraites.........................................................................0%
Augmentation du nombre des logements sociaux......................................0%
Nombre de chercheurs en plus.................................................................. .0
Nombre d'enseignants en plus.....................................................................0
Diminution de la TVA.................................................................................0%
Diminution de la taxe sur les carburants.....................................................0%
Diminution de la pauvreté générale............................................................0%
«
Voilà, dit le Président, j'ai casé tes frères.
Et pour toi petit zéro? Je peux facilement créer une
ligne de plus... » « Non, répondit le
petit zéro, je ne tiens pas à être mis en avant.
Tenez, Monsieur le Président, mettez moi à la fin de ce
nombre: 5.800, j'y serai très bien! »
« Mais
c'est magnifique, dit le Président, au lieu de 5.800 ça
fait 58.000 immigrés expulsés... Petit zéro tu
as du génie! » En effet le petit zéro venait
de montrer que, même si on est petit, laid et nul, la position
que l'on occupe permet de transformer la vie de millions de braves
gens en cauchemars d'enfer!