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Farfeluseries
17 mars 2010

LE SENEGALAIS ET LE PACHA!

cuirass_

Il n'avait pas l'air d'avoir l'R!

                 Entre ces deux tours je ne parlerais pas des élections. Je ne voudrais pas être accusé de ''voler au secours de la victoire'' ou bien de ''tirer sur l'ambulance'' ou même de ''vae victis''! (Pour les latinistes).

                Je ne savais quoi dire quand l'appel d'un de mes amis, ancien marin, m'a donné l'idée de vous narrer l'histoire d'une phrase devenue quasi proverbiale dans la Marine! C'est une anecdote bien connue dans la ''Royale''. Pour tenter provoquer peut-être, dans ces temps maussades, un sourire!

              Il fut (Il y a longtemps!) une époque ou la Marine Nationale montrait avec fierté son pavillon sur toutes les mers du globe! En particulier un croiseur-cuirassé patrouillait régulièrement autour de l'Indochine, du golfe du Tonkin à la mer de Chine, avec de rares escales pour se ravitailler. Ces missions duraient environ six mois.

             En 1926 le navire chargé de ce périple subit une forte tempête. Rien qui ne mit le bâtiment en danger mais l'eau envahit des soutes à vivres et gâcha plusieurs tonnes de pommes de terre et de pâtes! Que le coq du bord remplaça par le féculent local: le riz!

           Mais après avoir eu, pendant un mois, du riz à midi et le soir, l'équipage se mit à grogner! Grogne qui s'accrut et atteignit son paroxysme quand le commis aux vivres dut quitter le réfectoire en courant sous une pluie de boulettes de riz à la tomate!

           Cette mini-mutinerie vint à la connaissance du commandant. Ce n'est pas pour rien que la Marine Française est surnommée: ''La Royale''. La plupart des officiers sont issus de familles aristocratiques et portent, avec honneur, des noms à rallonge.

     A bord, l'homme le plus respecté est le commandant. ''Le Pacha'' comme le surnomme affectueusement l'équipage. Et les plus farouches des matelots tremblent comme des gamins quand ils doivent s'adresser au maître du bord.

          Le Pacha se devait d'intervenir dans la ''guerre du riz''. Aussi le lendemain à midi fit-il, suivi par son état-major, son entrée au réfectoire de l'équipage! Le commandant X... de V... était un homme mince, au visage émacié, yeux très bleus sous d'épais sourcils gris. Peu de marins pouvaient se vanter de l'avoir vu sourire!

     A son arrivée les hommes se figèrent dans un impeccable garde-à-vous! « Alors Messieurs vous n'appréciez pas la nourriture?... Pourquoi? » Le regard sévère fit le tour des hommes. « Allons Messieurs, j'attends!... ».

          Un grand quartier-maître s'avança d'un pas. C'était un sénégalais, un colosse du plus beau noir! « Alors mon garçon? » Le marin hésita un instant puis, avec son plus bel accent africain répondit: « Commandant! Du 'iz, du 'iz, toujou's du 'iz, C'est pas une nou'itu'e pou' un eu'opéen! ».

       Pour la première fois l'équipage vit sourire Le Pacha!

 

 

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Commentaires
C
Après le coup de tabac que je vient d'essuyer sur ton autre blog, me voici avalant du riz jusqu'à plus soif...<br /> Du 'iz pour les euhopéens et du 'is que l'on 'oule pour oublier la misèhe...<br /> Un bon moment de détente en attendant le dépouillement...<br /> Salut.
M
Mais si, mais si, c'est une très bonne nou'itu'e pou' un eu'opéen!, à la condition expresse qu'il ne soit pas confiné sur un bateau loin de chez lui pendant six mois ! (délicieuse anecdote !)
A
c'est vrai que la vie à bord d'un bateau ne doit pas être simple quelque fois !
L
On s'y croirait ! Bisous cher Alain
Farfeluseries
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